Fonds euros : la fin d’une époque ?

Les années passées ont vu la performance des fonds euros des contrats d’assurance largement surperformée un placement qui aurait été effectué en actions.

La performance moyenne annuelle des fonds euros sur 10 ans est de + 5.20 %, alors que dans le même temps le CAC 40 affiche un – 36,14 % (période du 01/01/2000 au 31/12/2010).

Les investisseurs ont eu raison de privilégier la sécurité au détriment d’une épargne en actions.

La crise actuelle du marché obligataire, et en particulier les obligations d’Etat détenues très majoritairement par les assureurs vont sans doute mettre en lumière la fin d’une époque.
Premier signe on vient d’assister à un phénomène nouveau, les français ont massivement retiré leur épargne de l’assurance-vie en septembre 2011.

Les fonds euros et l’assurance vie

Certes la Fédération française des sociétés se montre rassurante, (n’est-ce pas son rôle ?) «et indique que la crise de la dette souveraine aura un impact limité sur les rendements futurs. Néanmoins, les taux devraient logiquement tomber en dessous de 30 %».

C’est vrai que les banques dans le même temps incitent leurs clients à investir sur leur produit bancaire (livret, etc. ….), et que le 2,25 % du livret peut paraitre séduisant. Mais ne rêvons pas les banques ont un vrai intérêt à diriger l’épargne dans cette direction, en effet cela leur permet d’améliorer le ratio de la solvabilité.
Comment peut-on expliquer que la performance des fonds euros restera séduisante alors que :

1/ Des obligations d’Etat (dites dettes souveraines, qui passaient encore il y a quelques mois pour le support le plus sécurisé qui soit) vont être décotées.

  • 50 % pour les obligations Grecques et de combien pour les candidats suivants ? (Italie, Espagne, Portugal……?)
    Il faudra bien passer ses pertes quelque part, 2 solutions : Les passer au bilan de l’assureur ? Ou les affecter sur le rendement des fonds euros.
    A vous de choisir, quand on sait aujourd’hui que la norme de la rentabilité financière est priorité à la création de valeur pour l’actionnaire, la réponse est dans le texte.

2/ Les taux obligataires vont remonter pour 2 raisons :
− La difficulté de certains états à se refinancer (l’Italie emprunte aujourd’hui à 60 % alors que la France emprunte à 3,10 %)
− L’inflation fera son retour tôt ou tard pour rembourser artificiellement les montagnes de dettes accumulées.
En conséquence, les assureurs enregistreront des moins-values sur le portefeuille, entrainant de facto une baisse des rendements futurs.
Devant cet état de fait, les épargnants vont se détourner de ce placement (au moins pour la partie €uros) et les vagues de rachat risquent d’être inquiétantes à gérer pour les assureurs.
Les assureurs ont néanmoins le moyen de limiter ces rachats en activant une clause qui les interdirait ou les permettrait sous certaines conditions.

Devant cette situation, quel avenir doit-on réserver à son contrat d’assurance ?
Pour les épargnants possédant un contrat d’assurance avec le seul compartiment euros, un allègement peut s’envisager en attendant des jours meilleurs.
Pour ceux qui possèdent des contrats multisupports il est peut-être possible d’envisager une gestion intelligente, flexible, réactive des supports proposés. Un audit s’impose néanmoins sur la qualité des supports d’investissement à l’intérieur du contrat.