Les actions véhiculent un lot de clichés plus ou moins justifiés. Les actions seraient un placement risqué où l’on peut tout perdre. Ce serait également un marché réservé aux initiés. Certains parlent de “jouer en bourse” alors que cela n’a rien d’un jeu, car les actions sont avant tout une classe d’actifs pour investir son argent et développer son patrimoine.
Ces clichés desservent les actions et sont d’autant plus regrettables que les actions sont une des classes d’actifs les plus performantes à long terme. Elles occupent par ailleurs une place incontournable dans le patrimoine de toutes les familles fortunées. Cela étant, l’investissement en actions n’est pas réservé aux riches. Nous allons vous expliquer les bonnes pratiques pour investir en actions.
Des fonds d’investissement plutôt que des actions en direct
Nous l’avons dit en introduction, les actions ont la réputation d’être réservées aux experts. Cette assertion détient un fond de vérité mais il est tout à fait possible d’investir en actions sans connaissances.
En effet, lorsque l’on parle d’investir en bourse, les épargnants se représentent l’image d’un passionné qui lit la presse économique et suit l’évolution de l’actualité boursière au quotidien, et passe régulièrement des ordres d’achat et de revente de ses titres. La plupart des épargnants n’ont évidemment ni les connaissances ni le temps à dédier à ce genre d’occupation. Cela dit en passant, il faut reconnaître que la bourse a un champ lexical relativement hermétique aux non initiés.
En surface, la bourse garde donc cette image d’un placement élitiste. Nous allons pourtant voir que tous les épargnants peuvent investir en actions, sans nécessité de s’y connaître. Il serait même dommage de passer à côté de cette classe d’actifs.
À long terme, les actions délivrent des performances se situant entre 6 et 9 %, en moyenne annuelle lissée. Il s’agit d’un placement incontournable pour les investisseurs souhaitant profiter de l’expansion de l’économie mondiale.:
La solution pour investir en actions sans difficulté tient en 2 mots : fonds d’investissement. Les fonds d’investissement ont pour mission d’investir les encours collectés auprès des investisseurs. Les fonds sont gérés par des équipes d’experts en finance, dans la mission est d’analyser les marchés et de sélectionner les actions les plus prometteuses. Parfois, le fonds intègre également d’autres critères que celui de la performance. Certains fonds créent des portefeuilles d’actions dont l’objectif est de valoriser le capital tout en minimisant la volatilité du portefeuille. Souvent, les gestionnaires de fonds s’appuient sur les compétences d’ingénieurs et de mathématiciens pour analyser le profil de volatilité des actions et constituer un portefeuille optimisant le couple rendement/risque.
Plus récemment, les ETFs (Exchange Traded Funds) ont connu une popularité croissante. Les ETFs (ou trackers) sont des fonds cotés en bourse. Leur objectif est de reproduire la performance d’un sous-jacent. Ce sous-jacent est généralement un indice boursier (un indice dont on inclut les dividendes des entreprises le composant, par exemple le CAC 40). L’avantage de ces fonds est qu’ils sont très peu chargés en frais. Les frais des ETFs sont de l’ordre de 0,30 à 0,50 % par an contre près de 2 % pour les fonds classiques.
Les épargnants ont tout intérêt à s’orienter vers ce type de fonds pour déléguer la gestion de leur allocation en actions.
Investir en actions via des outils fiscalement attractifs
L’outil par défaut pour investir en actions est le compte-titres ordinaire (CTO). Les dividendes et les plus-values réalisées sur le CTO sont taxés annuellement. En matière de taxation des revenus du capital, c’est le prélèvement forfaitaire unique qui prévaut désormais. Il s’agit d’un taux unique de 30 %.
Il est possible d’optimiser la fiscalité des revenus des placements en actions en optant pour une enveloppe fiscalement plus attractive. En France, il est possible d’investir via un plan d’épargne en actions (PEA) ou une assurance vie. Ces 2 produits sont très populaires. Examinons dans le détail les caractéristiques de ces 2 enveloppes.
Le plan d’épargne en actions est un produit permettant de loger des actions et des fonds d’investissement répondant à des critères précis en termes de géographie des sièges sociaux : le PEA est réservé aux entreprises européennes. Précisons que les foncières européennes cotées ne sont pas éligibles aux PEA (cela s’explique en raison du fait que ces sociétés bénéficient d’ores et déjà d’un avantage fiscal en termes d’imposition des sociétés). Les dividendes et les plus-values matérialisés au sein du PEA ne sont pas taxés, aussi longtemps que l’argent reste dans le PEA. Lorsque le PEA atteint 5 ans, l’investisseur peut réaliser des retraits en bénéficiant d’une fiscalité réduite sur les gains (le taux est de 17,2 %).
L’assurance vie est un produit beaucoup plus vaste en termes d’allocation patrimoniale. Les épargnants le connaissent bien pour ses fonds euro, il s’agit de fonds à capital garanti. L’assurance vie permet également d’investir dans des fonds d’investissement (unités de compte). Pour ce qui est de la fiscalité, à l’image du PEA, l’assurance vie fonctionne comme une enveloppe hermétique à l’impôt : les dividendes et les plus-values collectés au sein du contrat ne sont pas taxés. Lorsque l’assurance vie atteint 8 ans, l’épargnant peut réaliser des retraits partiels en bénéficiant d’un abattement de 4600 euros sur les plus-values (le double pour un couple).
L’avantage de l’assurance vie est qu’il est possible d’investir sans restriction sur des fonds investis dans le monde entier (USA, Japon, Asie, pays émergents, etc.). Comparativement au PEA, le point négatif de l’assurance vie est la présence de frais de gestion sur les encours investis en unités de compte. Ces frais sont de 0,50 à 1 % selon les contrats. Les meilleures assurances vie prélèvent seulement 0,50 à 0,60 % de frais par an.
Il faut savoir que les versements sur le PEA sont limités à 150 000 euros. Lorsque ce plafond est atteint, les investisseurs détenant de gros patrimoines se tournent donc naturellement vers l’assurance vie pour investir en actions.
En conclusion, l’investissement en actions est accessible à tous les épargnants, pour cela, il suffit de déléguer la gestion du portefeuille à des fonds d’investissement. En France, il existe 2 enveloppes fiscalement très attractives pour faire fructifier ses placements en actions : le PEA et l’assurance vie. N’hésitez pas à consulter des sites spécialisés ou des forums pour plus de renseignements.