Poker : guide pour bien débuter

Bien souvent au poker, quand la chance ne vous accompagne pas, il est rageant de voir les blinds augmenter alors que vos mains restent trop faibles pour attaquer. La solution dans ce cas n’est pas forcément de se coucher au premier tour de mise et de perdre petit à petit votre capital sans même avoir de chance de jouer réellement. En effet, il existe des techniques qui permettent de remporter quelques jetons avant l’abattage du flop. Pour les 3 stratégies que nous allons étudier dans ce chapitre, il est capital de porter une très grande attention au jeu des autres joueurs.

Pour devenir un bon joueur de poker, il est important d’en maîtriser les règles mais également les stratégies. Rappelons que le poker n’est pas qu’un jeu de hasard mais un jeu qui fait appel à vos capacités de réflexion avec une grande part de psychologie.

En effet, un bon joueur est un joueur lucide qui sait instinctivement quand il est judicieux de se coucher, de relancer ou de passer. Quitter la table de poker n’est pas forcément signe de défaite en soi. Il est évidemment plus sûr de quitter avant d’avoir tout perdu que de tenter l’impossible en s’accrochant au jeu jusqu’au bout.

Il vous sera par exemple souvent proposé de racheter des jetons alors que votre stock s’amenuise. Réfléchissez bien avant d’accepter car vous risquer d’enregistrer des pertes plus importantes encore. En conclusion, le jeu de poker est un jeu qui doit se jouer raisonnablement et il est essentiel de ne jamais perdre son discernement sur les sommes engagées.

Un autre point important est la concentration. Sous ses aspects ludiques, le poker demande une attention de tous les instants. Au bout d’un certain temps de jeu, votre concentration commence à se dégrader, ce qui est tout à fait normal. A vous d’apprendre à vous connaître et de vous arrêter à temps. En effet, une fois le seuil de déconcentration atteint, il est fréquent de voir même de très bons joueurs faire des erreurs de jugement qui sont parfois très dangereuses.

Nous allons essayer d’analyser ensemble quelques stratégies de bases à connaître pour évoluer rapidement et remporter un maximum de coup au poker. Ces exemples ne représentent pas des vérités scientifiques puisque le hasard tient tout de même une place importante mais sont donnés comme de simples conseils à adapter à la situation dans laquelle vous vous trouvez.

La plupart de ces stratégies concernent les joueurs débutants mais peuvent être appliquées aussi par des joueurs plus expérimentés.

Dans tous les cas, pour vous démarquer réellement de vos concurrents, apprenez à élaborer vos propres stratégies. Cela vous permettra de surprendre vos adversaires avec de nouvelles techniques qui les laisseront sans réaction.

Enfin, gardez toujours en tête que ces stratégies ne sont pas expliquées uniquement pour que vous les utilisiez mais également parce que vos adversaires sont susceptibles de s’en servir. Il est donc primordial pour vous d’analyser le jeu des autres joueurs afin d’anticiper leurs actions et réagir en conséquence. Un joueur averti est un joueur qui observe et comprend.

Evaluer vos chances d’amélioration

Ce calcul va vous permettre de manière simple de calculer quelles sont les probabilités que votre main s’améliore en fonction des cartes qui restent à venir. Intéressons nous donc aux outs. Les outs sont les cartes susceptibles d’améliorer votre main. Par exemple, si vous avez un roi de pic et un 7 de pic dans votre jeu et que le flop vous donne deux pics supplémentaires (Par exemple un 9 et un Valet de pic.), les outs sont tous les autres pics restants dans le jeu à savoir 13-4= 9. Dans ce cas précis, nous allons utiliser la règle de quatre pour connaître vos chances de voir votre jeu s’améliorer. 4×9= 36. Vous avez donc 36% de chances de tomber sur un pic au turn ou à la river. Par contre, si vous vous trouvez au turn , ce calcul applique la règle de deux puisque les chances sont alors divisées par deux. 2×9=18. Vous avez donc 18% de chances de voir votre jeu s’améliorer.

Calculer la côte du pot

Calculer la côte du pot vous permet à la fois de savoir combien vous pouvez gagner en fonction de ce que vous pourrez perdre et donc d’évaluer vos risques, mais aussi de prendre la bonne décision au moment de suivre une relance. En suivant toujours l’exemple précédent, imaginons qu’un de vos adversaire fait tapis à 1900. Imaginons toujours que le pot est à 3700 et que votre tapis est de 2000. Voyons maintenant comment évaluer au plus juste la situation. Pour jouer vous devez ajouter 1900 au pot existant. La formule suivante : montant du pot/montant à investir contre 1 est à appliquer. Soit 3700/1900 contre 1 = 1,94 contre 1. Ce résultat peut être interprété de la manière suivante : Pour chaque jeton joué, vos gains potentiels sont de 1,94 jeton. Transformons à présent ce résultat en pourcentage afin d’évaluer vos chances de gain. Pour ce faire, appliquons la formule suivante : 1/(1,94+1) = 34%. Si votre pourcentage d’amélioration est supérieur au pourcentage de la côte du pot, vous avez plus de chances de gagner que de perdre.

Calculer la côte implicite

La côte implicite vous servira à calculer vos chances de gains en tenant compte du nombre de jetons que votre adversaire risque de miser par la suite. Elle s’applique donc aux situations ou cet adversaire n’est pas à tapis. Toujours en reprenant notre exemple, supposons que le tapis de votre adversaire soit de 4800 et qu’il effectue une relance à 1900. Le tapis est donc aussi de 3700 et vous devez ajouter 1900 pour suivre. Comme il reste deux tours d’enchères à venir, votre mise finale n’est pas précisément déterminée. Le calcul à effectuer dans ce cas précis est le suivant : (Montant du pot+montant d’investissement potentiel de l’adversaire)/montant pour suivre contre 1. Dans notre exemple, cela donne : (3700+2900)/1900 contre 1= 3,47 contre 1. La côte implicite est donc de 1/(3,47+1), soit 22%. Rappelons que vos chances de gain sont de 36%, il est donc très judicieux de miser.

Le Vol de Blinds

Très prisée de tous les bons joueurs de poker, le vol de blinds constitue l’une des techniques élémentaires pour espérer rester dans le jeu le plus longtemps possible. Pour appliquer cette technique, vous devez vous trouver à la position du button ou du cut-off (Juste avant le button) de manière à être le dernier ou l’avant-dernier à parler. Lorsque votre tour arrive et que vous constatez qu’aucun des joueurs n’a misé, cela signifie que les deux seuls joueurs à risque sont les blinds qui sont les seuls à avoir misé. Bien souvent dans ce cas précis, il est judicieux de tenter d’impressionner ces deux joueurs en effectuant une grosse relance. Le but est ici de faire se coucher les deux blinds et de ramasser leurs jetons. Certes cela ne vous fera pas faire fortune mais vous permettra de rester dans le jeu un peu plus longtemps.

Le resteal ou récupération des blinds

La stratégie de vol des blinds que nous venons d’évoquer peut être utilisée par vos adversaires lorsque vous êtes vous-même blind ou sur-blind. Dans ce cas, il existe une technique vous permettant de récupérer ce que le joueur au button ou au cut-off cherchent à vous prendre. Si vous remarquez qu’un de ces joueurs tente quasi-systématiquement de vous voler vos blinds, cela signifie qu’il n’a pas toujours une bonne main et cherche avant tout à vous impressionner. Dans ce cas, vous pouvez contre-attaquer en sur-relançant de manière à l’impressionner à votre tour. Cette stratégie, en plus de vous permettre de gagner, obligera votre voleur de blinds à réfléchir lors des tours suivants avant de tenter de vous voler.

Le squeeze

Plus stratégique encore que les deux précédentes techniques, le squeeze permet au joueur qui le maîtrise de remporter une belle somme avant le flop. Attention ! Pour tenter de squeezer vos adversaires, veillez à vous trouver en position de button ou de blind/sur-blind. Vous devez en plus avoir une main plutôt encourageante. Les mains qui permettent de ne pas prendre trop de risque à ce niveau sont les paires, les débuts de suite ou un As en carte haute. Lorsque votre tour de parole arrive et qu’aucun des joueurs n’a relancé mais que beaucoup ont égalisé la grosse blind, vous pouvez imaginer que ces joueurs ont au mieux des mains moyennes. Dans ce cas précis, une très forte relance de votre part a de grande chance de décourager vos adversaires. Attention cependant à effectuer une relance d’au moins 10 fois la grosse blind de manière à faire réfléchir les bluffeurs qui seraient tentés de suivre. Un coup risqué donc mais bien souvent payant !

L’attaque est sûrement l’une des techniques les plus importantes lorsque l’on joue au poker. Il est en effet fréquent de voir des joueurs professionnels attaquer dans le but de protéger leur main ou plus simplement pour déterminer le jeu de leurs adversaires. Voici quelques explications vous permettant de comprendre pourquoi il est essentiel de savoir attaquer au bon moment pour gagner au poker.

Pourquoi attaquer lorsque l’on a une bonne main ?

Beaucoup de joueurs débutants pensent que lorsque l’on a une bonne main, il ne faut pas attaquer trop fort pour ne pas que les autres joueurs ne se couchent trop tôt. Cependant, le fait d’attaquer très fort permet au contraire de gagner plus de jetons.

En effet, si vous relancez de manière très forte, les autres joueurs peuvent penser que vous bluffez et seront plus à même de vous suivre que si vous vous contentez de suivre ou de relancer faiblement.  Ainsi, l’attaque vous permet de protéger votre main.

Par ailleurs, le fait d’attaquer vous met en position de force par rapport aux autres joueurs et c’est exactement l’attitude à adopter lorsque vous avez une main intéressante.

Les autres raisons d’attaquer

Vous le savez déjà, le principe de tout bon joueur de poker est de réussir à deviner les mains des autres joueurs. En ce sens, l’attaque est une arme redoutable. Que votre main soit bonne, moyenne ou mauvaise, le fait d’attaquer au pré-flop peut vous permettre d’avoir un aperçu très rapide du jeu de vos adversaires. Les plus mauvaises mains vont en effet immédiatement se coucher alors que les bonnes vont suivre ou relancer.

Il ne vous reste plus alors en fonction de l’effet obtenu qu’à maintenir votre attaque ou au contraire à vous retirer si vous estimez que les risques sont trop importants. Généralement, la deuxième attaque suffit à se débarrasser des mains moyennes, ce qui vous laisse avec encore plus de précisions sur ce que vous avez en face de vous. Cependant, cette technique est déconseillée avec une main moyenne.

Quelques conseils pour bien attaquer

L’attaque est une méthode de jeu qui doit être parfaitement maîtrisée pour porter ses fruits. Aussi, voici quelques conseils pour l’utiliser :

  • Commencez par attaquer au pré-flop pour deviner le jeu de vos adversaires.
  • Tentez d’éliminer les joueurs qui vous semblent avoir la main la plus faible en premier en les relançant.
  • N’attaquer jamais s’il reste plus de deux joueurs au flop.
  • Ne vous laissez pas influencer par les relances de vos adversaires et profitez-en pour relancer au double ou au triple pour finir de convaincre ces derniers de se retirer.
  • Veillez à observer la manière de jouer des autres joueurs avant de foncer et d’attaquer. Vous pouvez en effet vous retrouver confronté à un joueur utilisant la même méthode que vous. Pour savoir si l’agressivité de l’autre joueur est fondée, essayez de savoir quelle est sa manière habituelle de jouer.

Que se passe-t-il lorsque l’on n’attaque jamais

Au poker, le fait de ne jamais être l’attaquant vous met systématiquement en position de faiblesse par rapport à vos adversaires. Pour éviter de vous faire plumer, vous devez donc régulièrement lancer les hostilités.

N’oubliez pas que les autres joueurs veulent eux-aussi connaître votre main et que l’attaque est aussi leur arme. Si vous la subissez, vous dévoilerez votre jeu à vos adversaires sans même vous en rendre compte.

Bien entendu, il est inutile d’attaquer envers et contre tout puisque votre attaque perdra d’une part de la force et d’autre part, si votre main est réellement mauvaise, vous risquez de vous retrouver très vite à court de jetons.

Lorsque l’on débute au poker, le plus difficile est de savoir s’arrêter de jouer à temps. Bien souvent emporté par le jeu et la conviction que la chance est enfin de nôtre côté, nous avons beaucoup de mal à lâcher nos mains et à nous coucher. Il y a plusieurs raisons à cela. L’ego et la trop grande confiance en soi que procure parfois une bonne main a tendance à occulter de notre esprit les autres possibilités.

C’est justement dans de telles situations qu’il est possible de tout perdre. Bien souvent, les joueurs de ce type refusent de se sentir bluffé allant même jusqu’à se persuader que les joueurs qui misent beaucoup sur cette partie bluffent !

Ce constat est terrible car dans ce genre de situation, plus le pot augmente et plus ce sentiment de sécurité grandit à cause de l’excitation que le potentiel de gain procure. Les joueurs débutants ont souvent tendance à réagir de manière exagérée même si leur main n’a pas été relevée par le flop. La chance, aussi infime soit-elle de toucher son complément au turn ou à la river peuvent leur faire perdre tous leurs moyens.

Il est donc indispensable de garder la tête froide et les idées claires quant à la valeur réelle de votre main. Ne pas vous laisser emporter par la valeur du pot est essentiel car seule votre main vous fera gagner ou perdre.

La règle d’or au poker est de toujours évaluer le jeu de ses adversaires. Chaque fois qu’un autre joueur effectue une relance, demandez-vous ce qui le pousse à le faire et cessez de pensez que si vous avez une bonne main, aucun joueur ne peut en avoir une meilleure. Vos adversaires dans ces cas vous donnent tous l’impression de bluffer mais est-ce bien réaliste ?

Il est évident que votre capacité d’analyse est perturbée. Recentrez-vous et essayez de regarder les choses de manière plus objective. Pour cela posez-vous les bonnes questions, à savoir :

  • Quelles sont les mains que peut avantager le flop, le turn ou la river ?
     
  • Ces mains sont-elles plus fortes que la mienne ?
     
  • Mon adversaire a-t-il une raison valable de me relancer ? (A-t-il un tapis suffisamment important pour me bluffer en effectuant de grosses relances ?)
     
  • Pourquoi mes adversaires suivent mes relances si ils n’ont pas de bonne main.

Cette remise en question est naturelle chez les bons joueurs. Elle est cependant plus longue à être assimilée chez les novices et ce sont bien souvent les échecs consécutifs qui les poussent à se remettre en question et à revoir leur manière de jouer. Savoir folder c’est aussi savoir gagner.

Deviner le jeu de ses adversaires est le but même du jeu de poker. En effet, plus vous serez en mesure de savoir quelle mains possèdent les autres joueurs, plus vous aurez de chance de réaliser des mises efficaces et gagnantes. Pour y parvenir, voici quelques conseils pratiques qui vous aideront à envisager les choses.

Mettez-vous à la place des autres joueurs

Cela peut paraître évident, mais les joueurs débutants ont souvent tendance à se concentrer uniquement sur leur jeu sans prêter attention au comportement des autres joueurs. Il faut donc parvenir à vous mettre à la place de vos concurrents afin de tenter de comprendre leur façon de jouer.

Bien entendu, cette méthode repose essentiellement sur votre expérience et votre capacité à faire preuve de psychologie en étudiant à la fois les techniques de jeu (mises, relances, checks etc…) de vos adversaires, mais aussi leur comportement général (hésitations, assurance..) mis en relation avec leurs réflexes habituels.

Analysez les comportements et semez le trouble

Pour essayer de deviner le jeu de vos adversaires au poker, vous allez avant toute chose devoir analyser le comportement des joueurs autour de la table. Si par exemple vous remarquez qu’un des joueurs est plus nerveux que les autres grâce à des signes comme le regard fuyant, des tremblements au niveau des mains ou de fortes hésitations, cela peut signifier qu’il possède une main faible ou moyenne.

Cependant, certains joueurs professionnels maîtrisent parfaitement cette technique qui consiste à simuler le comportement de nervosité ou de faiblesse. Méfiez-vous donc des meilleurs joueurs de la table.

De votre côté, vous pouvez vous-aussi semer le doute chez vos adversaires dont le but est également d’essayer de connaître votre jeu. Utilisez de faux signaux de doute lorsque vous avez une bonne main afin de pousser les autres joueurs à relancer et au contraire, tentez de simuler une grande confiance en vous lorsque vous avez une main moyenne et que vous voulez que les autres joueurs se couchent rapidement. L’une des techniques qui a le plus d’effet sur les autres joueurs est de manipuler les jetons avec dextérité à l’image des joueurs professionnels. Entrainez-vous donc à cette manipulation qui vous assurera le plus grand respect.

Posez-vous les bonnes questions

Dans le but de deviner le jeu de vos adversaires au poker, il vous faut vous poser quelques questions essentielles que voici :

  • Quelles cartes possède mon adversaire ? C’est bien entendu la question la plus essentielle à laquelle il vous sera difficile de répondre de manière précise. Aidez-vous de l’analyse de son comportement en fonction des cartes qui tombent lors du flop, du turn et de la river.
  • Quelles cartes les autres joueurs pensent que j’ai ? N’oubliez pas en effet que les autres joueurs de la table tentent eux-aussi de savoir quelles sont les cartes en votre possession. Vous devez donc veiller à maîtriser au maximum vos reflexes et à systématiquement cacher votre déception ou votre enthousiasme.
  • Les autres joueurs pensent-ils à la même chose que moi ? C’est là tout l’art du Poker. En effet, même si vous parvenez à deviner les cartes des autres joueurs, ces derniers peuvent s’en apercevoir et se mettre à bluffer pour contrer votre sentiment et semer le doute. De ce fait et pour protéger votre stratégie, pensez à suivre votre ligne de conduite première sans vous laisser déstabiliser.

En conclusion, deviner le jeu de ses adversaires au poker est avant tout une question d’entraînement et de vigilance, mais repose également sur une maîtrise de son propre jeu. Prenez donc le temps de travailler vos réactions et apprenez à analyser celles des autres.